lundi 4 juillet 2011

Démontage et clotûre du chantier

Les dernières plongées ont permis de ré immerger les pièces de bois prélevées la semaine passée. Elles ont été re-positionnées, fixées, puis protégées par une première couche de sable avant d’être couverte de géotextile lui-même recouvert d’une épaisse couche de sable bloquée par des fragments de panse de dolia. Les grands fragments de dolia portant des timbres ont été retournés face contre sable pour éviter que les concrétions ne se forment. Parallèlement, plusieurs palanquées se sont relayées pour terminer la documentation du site – photographies, relevés et mesures.
Les prévisions météorologiques pour les deux derniers jours de la semaine s’annonçant mouvementées, nous avons procédé à la clôture du chantier jeudi matin. Pour se protéger de la houle déjà formée et du vent bien établi,  Le Brezehan s’est mis à l’abri de l’île de la Giraglia et les interventions sur le site se sont faites à partir du semi-rigide. 
Briefing venté pour les opérations de démontage (photo T. Seguin)

Le Brézehan à l'approche de l'île de la Giraglia jeudi matin (photo T. Seguin)
Tous les outils, supports et  ancrages qui nous ont permis de travailler durant ces quatre dernières semaines ont été remontés. N’ont été laissés in situ que les « points-fixes » matérialisés par des fers à béton servant de repères. 
Palanquée de démontage de retour à l'abri de l'île de la Giraglia (photo T. Seguin)
Déchargement à bord du Brezehan de l'installation de travail au fond, démontée et remontée pour libérer le site de tout élément exogène (photo T. Seguin)
A terre,  nous avons procédé, dans le dépôt provisoire de la cellule conservation préventive, à l’inventaire et à la documentation systématique du mobilier archéologique remonté au cours des quatre semaines de chantier. Puis chaque objet a été conditionné en vue du transport vers Marseille où se poursuivront les opérations de nettoyage et de conservation. C’est également à Marseille, au DRASSM, que l’étude détaillée des artefacts s’effectuera avant la fin de l’année 2011. 
Nettoyage d'une marque sur fond d'amphore (photo T. Seguin)
La campagne 2011, qui a bénéficié de conditions météo globalement favorables, s’est ainsi achevée samedi 2 juillet après quatre semaines de plongées fructueuses qui nous ont permis d’atteindre les objectifs fixés pour cette deuxième et vraisemblablement dernière campagne de fouille programmée sur l’épave Ouest-Giraglia 2
Le Brezehan quittant le port de Macinaggio (photo T. Seguin)

jeudi 30 juin 2011

Plomb de sonde et concrétions métalliques

Lors de la fouille de la zone sud, à proximité immédiate de la coque, a été découvert un plomb de sonde en forme de cloche. La face inférieure, plane, porte un motif  en étoile à neuf branches rehaussées de points. Ce dispositif en relief sert d’accroche à la poix appliquée sous la sonde pour mieux  « récolter » les éléments indiquant la nature du fond sondé : sable, graviers, algues, etc. 
Plomb de sonde (photo T. Seguin)
 Deux concrétions métalliques, dégagées du sable dans la zone de la coque et appartenant probablement à une ancre, ont été remontées. Ces concrétions, qui sont les seuls vestiges de l’objet métallique originel entièrement corrodé, ont conservé en leur cœur la forme en creux de l’objet disparu. Leur radiographie restituera la forme initiale de ces vestiges aujourd'hui informes.  

Conférence à Macinaggio

Dimanche dernier, une conférence sur l'épave Ouest-Giraglia 2 a été donnée par Franca Cibecchini et Jean-Michel Minvielle à la Chapelle Saint-Marc. Cette conférence a permis de présenter au grand public les travaux archéologiques en cours sur le site. 

Conférence à la Chapelle Saint-Marc à Macinaggio (photo T. Seguin)

Couverture photogrammétrique

Au cours de la semaine passée, une première couverture photogrammétrique du site a été mise en œuvre. Pour ce faire, 20 petits plots, fabriqués en début de campagne,  et dotés d’une mire circulaire sur la face supérieure, ont été répartis sur l’ensemble du site. Ces mires constituent les points de repères nécessaires pour le calage des prises de vue successives, destinées à la restitution photogrammétrique qui offrira une vue en plan, métrée, de l’ensemble du gisement.
Plongeur se préparant pour la mise à l'eau et plot-mires prêts à être immergés (Photo T. Seguin)
Mires jaunes et noires positionnées pour la couverture photogrammétrique (photo T. Seguin)
En vue d’une restitution en 3D de certains dolia, un marquage du volume des plus grands fragments  a été effectué à l’aide d’un élastique jalonné de repères de couleurs . Chaque dolium fragmentaire a de plus fait l’objet d’une série de photos latérales  qui serviront de support à la restitution du volume des dolia.

mardi 28 juin 2011

Documentation des dolia in situ

Si les fragments d’amphores et de couvercles de dolia ont été remontés pour être documentés et étudiés, la taille des fragments de dolia  implique de procéder à une documentation in situ.  La fouille et le dégagement des différentes zones du site achevés, nous avons donc entrepris les prises de mesures et le dessin des dolia directement sur le fond. 
(photo T. Seguin)
 Pour obtenir des relevés cotés complétant la couverture photographique et photogrammétrique , nous avons commencé l'enregistrement systématique d’une série de mesures visant à la restitution graphique des dolia

Dessin et prise de côtes sur un fragment de lèvre de dolium (photo T. Seguin)
Dans l’incapacité de  remonter les fragments de bords pour les dessiner, nous avons immergé un conformateur en plastique pour prendre le profil des lèvres in situ. Cette adaptation du dessin de mobilier archéologique traditionnel, nous permet d’obtenir un relevé précis de la morphologie des bords de ces vases de taille exceptionnelle.
Relevé du profil de la lèvre du dolium 12 à l'aide d'un conformateur (photo T. Seguin)
Les dessins ainsi obtenus permettront de comparer les dolia de l’épave avec ceux découverts sur d’autres sites,  tant terrestres que sous-marins. Ces données nous permettront également d’estimer plus précisément le nombre de dolia présents sur l’épave Ouest-Giraglia 2 et d’observer les éventuelles différences de gabarit et de morphologie de ces grands conteneurs réunis à bords d’un même navire.

Sondages

La configuration stratigraphique du gisement, –une première couche de sable fin volatile recouvrant une couche de sable coquiller plus grossier dans laquelle est pris l’essentiel des artefacts-,  nous a permis de limiter nos objectifs à la fouille en extension des couches superficielles sur les zones de la coque et des concentrations de fragments de dolia. Nous avons néanmoins entrepris, en fin de semaine dernière, la réalisation d’un premier sondage ponctuel, pour observer le séquençage stratigraphique de la zone. 
Briefing sur le pont du Brezehan pour la réalisation du sondage (photo T. Seguin)

Un amalgame de céramiques fouillé en surface

Dans la zone du dolium n° 11, à l’Est du site, était apparu la semaine précédente, une grande concrétion sableuse amalgamant de nombreux fragments de céramiques. Parce que nous espérions que des fragments de céramiques fines aient pu y être emprisonnés, nous avons décidé de remonter cette concrétion et de la fouiller à terre.
Concrétion amalgamant des fragments de céramiques in situ (photo T. Seguin)
Nettoyage de l'amalgame sur le quai (photo T. Seguin)
Dégangage de la concrétion (photo T. Seguin)
 De la gangue sableuse, ont été dégagés un fond d’amphore portant un timbre et des fragments de panse d’amphore, des fragments de couvercles et de panse de dolia mais, à regret, aucun fragment de céramique fine pour affiner la datation du naufrage. Fond d'amphore et fragments de couvercle de dolium ont été prélevés et conditionné dans le dépôt temporaire pour être dessalés et enregistrés. Les fragments non significatifs (panses) seront ré-immergés sur le site cette semaine.
Dépôt temporaire pour la conservation préventive du mobilier archéologique prélevé sur le site (photo T. Seguin)