jeudi 8 juillet 2010

Remerciements... ou les mots de la fin

Arrivés au terme de cette première campagne de fouille sur l'épave Ouest Giraglia 2, nous remercions avant tout le DRASSM et la CTC pour leur soutien et leur importante implication financière.

Nous aimerions également remercier la Mairie de Rogliano et en particulier son maire, Patrice Quilici, pour son soutien et son implication ainsi que tous les personnels du Port de Macinaggio pour leur aide et leur disponibilité ; le Conseil Général de Haute Corse, en particulier François Orlandi pour son précieux accompagnement ; la FFESSM pour sa forte collaboration.

Nous remercions, pour leur concours, les Phare et Balises, en particulier le baliseur Iles Sanguinaires et la vedette Ile de la Giraglia et leur équipage ; les démineurs de la Sécurité Civile de Bastia pour leur aide amicale ; le CCI/Port de Bastia pour la fourniture des corps morts du balisage.

Et enfin, nous remercions vivement toute l’équipe pour le sérieux de son travail et l’excellente ambiance qui ont permis de mener à bien cette mission en réalisant les objectifs fixés pour cette opération, malgré un début de chantier engagé dans des conditions météorologiques difficiles.

Ils nous ne reste plus qu’à vous remercier pour nous avoir suivi tout au long de ce mois et vous donner rendez-vous l'année prochaine, pour la seconde campagne de fouille de l'épave Ouest-Giraglia 2 !


Photo Arkaeos/DRASSM, T. Seguin


samedi 3 juillet 2010

Fermeture du chantier

Les deux derniers jours du chantier ont été dédiés à la fermeture du chantier sous-marin, avec la couverture de la coque, et à la documentation et au stockage des objets récupérés.
Tous les outils et tout matériel étranger au site « naturel » utilisés pendant ce mois d’opération ont été systématiquement remontés, à l’exception des quatre points fixes I-IV, constitué de piquets avec ardillon, très épais.
Une fois le site nettoyé, le bois de la coque a été complètement recouvert avec du sable aspiré en surface tout autour. Sur ce sable a été déposé un tissu géotextile, bloqué par des petits fragments de dolia et à son tour recouvert par encore une vingtaine de cm de sable.
En parallèle, une partie de l’équipe a procédé « à terre » à l’inventaire et à une première classification du mobilier prélevé.


Inventaire du mobilier. Photo: Arkaeos/Drassm, T.Seguin

C’est à cette occasion qu’un organeau d’ancre en fer à été restitué grâce à deux concrétions ferreuses qui ont été remontées pour études aux rayons x. Retrouvées à courte distance entre eux dans la zone de l’ancre en fer laissée in situ (zone N-E) elles s’assemblent entre elles en formant clairement l’anneau d’un organeau.

Photo: Drassm / F.Cibecchini

vendredi 2 juillet 2010

La cargaison du bateau

Bien que l’objectif principal de la mission 2010 ait été principalement consacré à l’étude de la coque, nous avons pu réserver du temps à la cargaison, en dégageant notamment du sable plusieurs zones autour des fragments de dolia et en effectuant six sondages.

Quelques observations préliminaires sur le site et sur la cargaison de l’épave sont donc d’ores et déjà possibles.
Nous avions compris rapidement que l’épave avait été chaluté selon un axe Ouest – Est, événement qui nous a été maintenant confirmé par un vieux plongeur local. Celui-ci nous a également confirmé que la cargaison d’amphores de l’épave avait souffert d’un pillage important.
Nous avions en effet remarqué l’extrême pauvreté du site en amphores et même en fragments. Les divers sondages effectués se sont révélés presque complètement stériles, à l’exception de celui localisé dans le sillon du chalutage, à proximité du doliolum n°10 et accolé au dolium fragmenté n°2. Ce dernier a restitué une amphore Dressel 2-4 presque complète et la partie supérieure d’une seconde. La vingtaine d’individus récupérés jusqu’à présent montre une claire prédominance d’amphores Dressel 2-4 de production Tarraconaise associé à des productions diverses, apparemment minoritaires.

Col d'une amphore 2/4. Photo: Arkaeos/Drassm T.Seguin

En ce qui concerne les dolia, nous avons remarqué la présence d’au moins trois modules : des grands dolia sphériques, d’un diamètre d’environ 180 cm, et deux divers types de petits doliola, dont le n°10 qui a été récupéré (diamètre d’environ 90 cm).

Le sondage n° 5, environ à 5 m au sud de la coque en suivant l’axe de la quille, a restitué un fragment de plaque en plomb d’une épaisseur de 0.2-0.3 cm.

Nous avons également profité de la fermeture du site, en recouvrant l’épave par un tissu géotextile, pour effectuer des sondages peu profonds tout autour de la coque. C’est à cette occasion que nous avons trouvé, à quelques mètres au Nord-Est du sondage n°5, un anneau en plomb épais, que nous imaginerions bien être lié au gréement du mât du navire.

Photo: Drassm / F. Cibecchini

jeudi 1 juillet 2010

L’échantillonnage des bois


Une fois la couverture photogrammétrique achevée et avant la fermeture du site, la dernière opération scientifique a consisté en l’échantillonnage des bois relatifs aux structures de la coque. Ce travail a pour but de répondre à deux objectifs principaux.

D’une part, l’identification de chaque bois (xylologie) utilisé pour chacune des pièces de l’architecture nous dressera un tableau précis de la sélection raisonnée des essences choisies par les charpentiers romains pour la fabrication de ce navire et nous aidera ainsi à contribuer à l’histoire des techniques de construction navale antique et, en particulier, de ce type de navire transporteur de dolia.

D’autre part, la datation par l’étude des cernes du bois (dendrochronologie) tentera de nous livrer la date d’abattage des arbres nécessaires à l’édification du bateau et, sachant que les charpentiers romains utilisaient le bois vert, d’approcher la date même de sa construction, possible à l’année près, nous aidant ainsi à préciser l’époque de navigation et de transport de la cargaison.

Le prélèvement systématique d’une petite quantité (1 cm3 minimum) de chacune des pièces de la quille, du bordé, de la membrure et des éléments d’assemblage a donc été opéré au moyen d’un cutter, chaque échantillon étant isolé et identifié in situ dans des sachets hermétiques.


Conditionnement des échantillons de bois (Photo Y. Lecuyer)


L’examen préalable à l’œil nu de ces prélèvements, réalisé consécutivement en surface, a permis de fournir une première liste d’essences présentes au sein de la coque et surtout de conduire le plan d’échantillonnage destiné à l’analyse dendrochronologique.


Observation des échantillons de bois à l’œil nu (Photo Y. Lecuyer)

Le temps nous faisant défaut pour réaliser sur l’ensemble des structures le prélèvement à la scie d’épaisses sections transversales nécessaires à cette étude, le choix scientifique s’est porté sur les structures présentant le plus grand nombre de cernes et l’essence ligneuse qui répondaient au mieux aux critères d’analyse. Ainsi, la coque étant constitué d’une quille en chêne vert, d’un bordé en résineux et d’une grande partie de la membrure en orme, l’échantillonnage dendrochonologique s’est concentré sur l’autre partie de la membrure et les galbords en chêne à feuillage caduc.

L’étude se poursuivra dans les mois prochains par une analyse microscopique en laboratoire pour confirmer ces premiers résultats, déterminer la nature des éléments d’assemblage et tenter de déterminer la date d’abattage des arbres.